Sols et biodiversité

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Le sol est un système complexe, maltraité depuis des décennies : des milliers d’hectares de terres ont perdu leur fertilité. L’exemple du volume de vers de terre est éloquent : il est passé en un demi-siècle de 2 tonnes à 200 kg par hectare. Les sols concentrent plus du quart de la biodiversité mondiale avec énormément d’interactions entre les plantes et la microfaune, entre diverses espèces animales, l’ensemble constituant un écosystème complexe et encore mal connu et expliqué.

Relevons la tête, la solution existe ! Elle consiste à reconsidérer l’importance d’un bon équilibre biologique dans le sol, le bien-être de notre agriculture en dépend. Alors qu’en surface l’agriculteur et le jardinier prennent soin de leur culture, sous la litière une vie foisonnante se révèle, source de multiples interactions, d’entraide. C’est la clé de voûte de la production végétale et d’une agriculture durable! Les agronomes l’ont compris, il reste à le montrer. Le Cen Rhône-Alpes et Télé Promotion Rurale ont produit travaillé dans ce sens entre 2019 et 2021.

La vie des sols

voir la bande annonce

 

©PhilippeLebeaux (extraits du film)

 

 

C’est le titre d’un film produit avec Télé Promotion Rurale destiné à alimenter des débats et réflexions afin d’accélérer la transition écologique et favoriser une meilleure prise en compte de la biodiversité des sols. Disponible sur les liens ci-après, avec deux versions courtes :

le film dans sa version complète de 34′.

➡ la version courte “agriculteurs” 11′.

➡ La version courte “jardiniers” 14′.

 

Ce film est une réalisation collective destinée à faire comprendre comment le bon équilibre biologique à l’intérieur du sol peut constituer un allié précieux pour la culture, en proposant à chaque jardinier d’améliorer ses pratiques. Sa construction a été suivie et validée par plusieurs spécialistes du sol, financé par L’Office français de la biodiversité (OFB) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), avec l’appui de la Chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Ministère de l’agriculture et de l’alimentation.

 

Pour en savoir plus sur les sols, nous vous conseillons de consulter le travail de  la SCOP Rhizobiome

 

Merci à Philippe Lebeaux, auteur des photos animalières à l’intérieur du sol.

Un site à consulter : Animailes

 

Quelques chiffres :

  • Plus du quart de la biodiversité mondiale habite à l’intérieur du sol, avec une masse vivante de près d’un kilo à chaque mètre carré !
  • La vie dans 1 hectare de sols c’est : 3,5 tonnes de bactéries, 5 tonnes de racines et 1,5 tonne d’animaux. La matière organique vivante qui compose les sols est donc avant tout végétale et microbienne.
  • En nombre d’espèces, il y a par exemple11000 espèces différentes de nématodes dans les sols
  • Chaque année, sur une surface équivalente à un terrain de football, ce sont 25 tonnes de matière organique qui peuvent être recyclées par tous les êtres vivants de profondeurs.
  • Au début du XXe siècle, le taux moyen de matière organique dans les champs de céréales français était de 4%, un pourcentage qui est tombé aujourd’hui à 1,6. Dans  les jardins, la moyenne est de 3 à 5%. Une part modeste mais pourtant déterminante dans la qualité du sol.
  • Concernant le rôle de la biodiversité du sol, des expériences montrent que si l’on perd 30% des espèces, on diminue de 40% la capacité à minéraliser la matière organique et on augmente considérablement la résilience des pathogènes.
  • La concentration essentielle de la biodiversité des sols est dans les 10 premiers centimètres de profondeur.
  • Un plant de blé c’est en moyenne 200 km de racines et 5000 km de ramifications qu’on nomme des poils absorbants… de quoi explorer tous les recoins de la terre. Et ces entrelacs de racines concentrent énormément de vie et d’interactions, c’est l’avenir de la culture !
  • 90% des acariens et la majorité des collemboles se retrouvent incapables de survivre lorsqu’ils sont brutalement propulsés en profondeur par un labour inadapté, privés d’oxygène.
  • En moyenne, 1/3 de la masse végétale  est sous terre (racines), ce qui représente des volumes conséquents de matière organique disponible lorsque la plante meure.